Jury du Titre Professionnel Monteur Vendeur en Optique Lunetterie : Ils témoignent
L’ISO recrute actuellement son jury pour délivrer le titre professionnel de monteur vendeur en optique lunetterie en juillet 2022. Accessible à tout opticien ayant au minimum 3 ans d’expérience, la fonction de jury amène les professionnels à évaluer les étudiants de la prépa optique en apprentissage au cours d’épreuves théoriques et pratiques pour délivrer le titre professionnel. Trois membres du jury de la session 2021 reviennent sur cette riche expérience qu’ils espèrent renouveler.
Conditions d’accès au jury du TMVOL
Tout d’abord, les opticiens qui souhaitent faire partie du jury doivent remplir des conditions précises :
- avoir une expérience de trois ans dans le secteur de l’optique et ne pas avoir quitté le métier depuis plus de 5 ans
- suivre une formation de 2h pour obtenir l’habilitation (valable plusieurs années). Cette habilitation a pour objectif de donner des consignes d’évaluation des candidats. La neutralité et la bienveillance font partie des qualités requises pour faire partie du jury.
À l’issue de leur année de prépa en apprentissage, les étudiants passent des épreuves de mises en situation pour leur permettre d’obtenir leur titre professionnel de monteur vendeur en optique lunetterie. La journée démarre par un contrôle de connaissances et est suivie de séquences pratiques de montage et de vente. Elle se conclut par un entretien individuel de 30 minutes. À chaque étape, le jury observe les étudiants et les note conformément à une grille définie.
La diversité du jury garantit neutralité et objectivité pour une égalité de traitement des candidats.
Les membres du jury rassemblent des profils d’opticiens variés
Parmi les membres du jury 2021, il y avait Nency Lopes qui témoigne :
« J’ai 32 ans, je suis opticienne et optométriste, titulaire d’un master. J’ai fait tout mon parcours en alternance. Ça fait 13 ans que je travaille en magasin dont 12 d’expérience de montage et vente. Actuellement, j’officie dans une boutique spécialisée en lentilles de contact, mais qui vend aussi des lunettes standard. Par ailleurs, depuis septembre, je suis intervenante en licence professionnelle d’optique et en formation continue (VAE) à l’ISO Paris.
De son côté, Aurélie Delaby nous raconte comment son profil cadrait avec les besoins du jury du TMVOL de l’ISO.
« Je travaille chez Afflelou depuis plus de 10 ans, j’y ai suivi mon BTS en alternance puis y suis restée. Désormais, je suis directrice de magasin à Pontault Combault (77). En 2021, c’était ma première fois comme jury à l’ISO. En fait, la direction d’Alain Afflelou m’a demandé si ça m’intéressait, car je m’occupe déjà de formation en interne. Je suis assez friande de rencontres et d’accompagnement des jeunes. Je trouve très bien que le jury du TMVOL provienne de différents environnements. C’est très enrichissant pour nous aussi les membres du jury. »
Enfin, pour Alexandre Lesage, également membre du jury en 2021, c’est l’occasion de rencontrer les jeunes candidats dans un contexte différent de celui du magasin.
« Je suis opticien depuis 2007. J’ai occupé plusieurs postes au cours de ma carrière jusqu’à aujourd’hui celui de directeur de magasin. En fait, j’ai monté mon entreprise en 2013, sous enseigne Visual, en coopérative. J’ai su que l’ISO Paris cherchait des professionnels pour son jury du Titre de vendeur monteur en optique lunetterie, car j’accueillais à ce moment-là une étudiante en Licence professionnelle d’optique (ISO) dans mon magasin. J’ai reçu l’information par mail et j’y ai tout de suite répondu favorablement.
J’ai pensé que je pourrais ainsi mieux me rendre compte des capacités des futurs professionnels de l’optique. J’avais envie de voir comment réagissent les étudiants dans un autre contexte que le magasin. Au cours de la journée d’évaluation, on voit les candidats du matin au soir, donc ça permet de comprendre les difficultés des apprentis et d’améliorer leur prise en charge en magasin. »
Une journée d’évaluation théorique et pratique humainement riche
Pour Alexandre Lesage et Aurélie Delaby, participer au jury permet d’évaluer d’éventuelles futures recrues pour leur magasin.
« C’est mieux qu’un entretien d’embauche, car le contexte est plus neutre, précise Alexandre Lesage. Le matin, on évalue la théorie puis la partie « vente et montage » est mise en œuvre à travers des simulations de situations pratiques. Les candidats reçoivent des faux clients qu’ils doivent conseiller. De même, ils doivent trouver la meilleure solution technique pour diverses problématiques de montage de verres. Ça permet de les voir dans le bain, en situation et de se rendre compte de leurs compétences. »
« Je fais du recrutement sur d’autres magasins en IDF, indique Aurélie Delaby. Donc, je suis toujours à la recherche de candidats. Lors des journées d’évaluation au TMVOL, j’ai rencontré de nombreux jeunes aux talents prometteurs. Certains vont poursuivre leurs études en BTS OL et d’autres vont intégrer le marché du travail. Ainsi, j’ai pu me faire une idée des profils d’éventuelles futures recrues.
En tant que membre du jury, ma motivation est double : mon appétence pour l’accompagnement des jeunes et la possibilité d’évaluer des candidats potentiels.
Quant à Nency Lopes, participer au jury du TMVOL enrichit sa pratique en tant qu’intervenante à l’ISO.
« Pour l’évaluation de la vente, on simule un cas client (prescription avec corrections), explique Nency Lopes. L’étudiant doit poser des questions au faux client pour connaître ses attentes et lui proposer le meilleur équipement. Ensuite on discute avec le candidat pour évaluer si son choix est judicieux.
Concernant le montage des lunettes, il faut bien sûr que les verres tiennent, qu’ils soient centrés, qu’il n’y ait pas de jour et qu’ils suivent la forme de la monture. Enfin, on demande aussi aux candidats de procéder à des réparations et à différents montages (fil, verres taillés en machine, retaillage manuel en rainure ou biseau…). Puis on évalue la qualité du montage : une monture bien droite, sans rayure et propre. »
C’est très intéressant de voir comment les étudiants abordent les difficultés. Cela me permet de mieux comprendre comment ils apprennent et comment les aider aussi en tant qu’enseignante.
Être jury pour transmettre aux jeunes générations
Nency Lopes a fortement apprécié sa participation au jury du Titre Professionnel de monteur vendeur en optique lunetterie en 2021. Pour elle, il s’agit d’une « expérience sympathique qui donne l’occasion de changer du magasin et de voir les futurs diplômés. » « Je suis beaucoup dans la transmission, dans le partage, car je suis passionnée par mon métier ! »
De même, Aurélie Delaby se dit satisfaite de ses missions de membre du jury : « j’ai beaucoup été dans l’accompagnement. C’est mon côté formation qui revient à la surface ! Pour moi, le meilleur moment c’était l’entretien avec les étudiants. Je les ai félicités et leur ai donné des conseils sur leur façon d’être, de se présenter etc. »
Alexandre Lesage partage le point de vue de ses deux collègues membres du jury, car lui aussi déclare être beaucoup dans le dialogue. « J’échange avec les candidats à toutes les étapes de l’évaluation. Certains apprécient ces discussions et conseils. Parfois j’aide les étudiants en leur redonnant confiance et en relativisant. Je leur montre qu’ils ont de multiples possibilités pour poursuivre leur carrière et continuer d’apprendre. »
D’ailleurs à l’issue de cette expérience, Alexandre Lesage intervient désormais au sein de l’ISO pour la prépa optique. Il assure quelques heures de cours concernant la prise de mesure et l’informatique.
Ces trois membres du jury 2021 soulignent tous la richesse des échanges tout le long de la semaine d’évaluation. Ils ont appris à mieux connaître et appréhender les difficultés des étudiants. Ainsi, ils bénéficient d’une expérience à réinvestir dans leurs missions en magasin, lorsqu’ils accueillent des étudiants. Mais c’est aussi l’occasion de repérer de futures recrues.
Enfin, la diversité des membres du jury favorise aussi les échanges entre professionnels. Pour discuter des évolutions du métier d’opticien, des nouvelles problématiques et solutions envisagées en fonction des diverses structures et organisations professionnelles.
Par ailleurs, Nency Lopes, Aurélie Delaby et Alexandre Lesage ont en commun un intérêt marqué pour la transmission de leur savoir-faire. Ils sont familiers de l’enseignement et de la formation dans leur pratique professionnelle. Tous trois participeront à nouveau au jury pour la prochaine session fin juin ou début juillet 2022 (calendrier propre à chaque école).
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